Ne te laisse pas aller - PV Hyron

Le murmure anodin de la pluie continuait de me charmer. Clap clip clap... De l'eau qui tombait du ciel, et quand c'était les grenouilles, personne ne s'en remettait. Bon, c'est faux. Les grenouilles ne sont jamais tombées du ciel, ç'aurait été trop beau. C'est bon, des grenouilles. Les autres chats sont simplement abrutis par de terribles préjugés inculqués dès l'enfance. Pas le Clan de l'Ombre. Mais je m'ennuie tellement, en cette journée pluvieuse. Tous mes amis sont partis, me laissant seule. Je décidai de prendre le chemin de la Ville, afin de faire un peu de frayeur aux chats domestiques. Et peut-être attraper un de ces lapins dodus qui ne bougent pas... Je pris le chemin rapidement, passant près du Chemin du Tonnerre.

        Soudain, alors que je traversais la surface longue et grise, une paire d'yeux verts apparurent plus loin. Lorsque la brume se dissipa, je reconnus Esprit des Collines, une chic guérisseuse. Elle n'était pas vraiment méchante, et elle était guérisseuse. Je m'approchai d'elle, conciliante.
"- Coucou ! Comment vas-tu aujourd'hui, Esprit des Esprits ? fis-je.

Tout en marchant, je profitai de la chaleur encore présente, et évitai les ombres des feuillages. Alors qu'elle parlait, je m'étirai tranquillement les pattes, riant déjà de la peur qu'auraient les chats domestiques en nous voyant. Leurs habitudes et leur dressage nous amusait au plus haut point, Fleur d'Étoile et moi. Non, pardon, Renaissance Étoilée. Je me redressai, et suivis la guérisseuse. À nous deux, nous leur ferons passer l'envie de venir dans la forêt... Entre la lieutenant qui paraissait inoffensive, et la guérisseuse féroce, ils trembleraient dans leurs tanières colorées, trop colorées. 

Esprit des Collines marchait d'un pas vif, que je prenais sans problème. C'est alors qu'un chat domestique surgit sans prévenir des buissons, et nous fonça dessus : Que faisait-il là ? Nous étions encore trop loin de la ville... Et moi, qui n'avait pas pensé à sentir un peu le paysage, alors que le vent venait presque droit sur nous... En maudissant mon manque de prudence, je passai devant la chatte du Vent pour la protéger instinctivement, et chancela sous son attaque. Tandis que lui tombait, je restai campée sur mes pattes, avec l'impression de tout animal de la forêt : ne tombe jamais, ou tu ne releverais pas. C'était une croyance bête, mais au fond, elle n'avait pas tort. Avant de le laisser de reprendre, je m'écartai, pour qu'Esprit des Collines m'aide un eu, car malgré sa vocation de reine des herbes, elle pouvait se battre.