Une morsure mortelle ? Même pas en rêve ! [Libre]

Sacrifice de l'Acier fut réveillé par les fins rayons du soleil. C'était déjà l'aube. Il se leva de sa tanière et sortit dehors pour faire sa toilette sans déranger les guerriers qui dormaient. Il s'allongea sur une pierre plate histoire de profiter des rares rayons de soleil. Une fois qu'il eut enlevé tous les bouts de mousse coincés dans sa fourrure rousse, il sortit du camp d'un pas décidé. L'hiver arriverait bientôt. Il fallait se remplir le ventre avant que le mal vert et le mal blanc ne débarquent au sein de leur petit clan paisible. Le lieutenant s'élança à travers la forêt. Il connaissait bien la route qu'il empruntait. Ses pattes le guidait toute seule. Il trottinait d'un pas souple et régulier. Il sauta par dessus une branche morte, contourna un gros rocher et arriva enfin à la plaine aux serpents. En cette fin de saison, tout le gibier se réfugiait ici. C'était l'endroit idéal. Il leva la truffe. Une douce brise lui soufflait dans la figure, il sentit le doux fumet d'un lapin. Il approcha en essayant de se cacher. Se n'était pas la tâche la plus dure dans les hautes herbes. Seulement, il n'était guidé que par son odorat car il n’apercevait pas encore le lapin. Bientôt, il put le voir en train de gratter l'herbe autour de lui. Le matou trottina vers lui jusqu'à ce que le rongeur le voit. La peur au ventre, la bête détalla à une vitesse folle mais le guerrier était plus rapide, en trois grandes foulées, il eut rattrapé et tué le lapin. Il sourit en sentant le sang chaud couler dans sa gorge puis enterra le lapin. Se mettant alors à le recherche d'un autre rongeur à tuer, il marcha sur quelque chose de froid. Il fit volte face et sentit un petit choc contre sa patte de métal. Voyant un serpent accroché dessus, il eut d'abord une peur bleue puis se rappela les indications de son mentor pour se débarrasser d'un serpent. Il écrasa la tête de l'animal avec une autre de ses pattes et tira de toute ses forces sur la queue du reptile pour l'arracher. Voyant que cette dernière ne cédait pas, il donna un puissant coup de griffe dans le dos du serpent ce qui le fit de 1. lâcher prise et de 2. le ralentit et le stoppa même. Le félin s'empressa d'aller chercher sa proie et se s'enfuir d'ici, il était passé à deux griffes de la mort. Si il ne s'était pas retourné, la vilaine bête aurait mordu dans l'une de ses pattes intactes. Il se dirigea dans la forêt pour continuer sa chasse.

Alors que je me promenais dans la forêt en quête de proie bien juteuse, un bruissement de feuille me fit tourner violemment la tête. Je me tapis au ras du sol, la queue lisse et droite au ras des feuilles, le regard fixé sur le tas de feuilles abritant la petite bête, les pattes rentrées sous mon corps fin, les oreilles aplaties. J'étais prête, telle une machine, à tuer des proies, encore et encore. Je me rapprochai d'elle à pas feutrés, empêchant ma queue de remuer. Seul le bruit du vent arrivait encore à se faire entendre. La proie était tout prêt, je la sentais d'ici, remuer ses petites pattes et grignotant une graine, sans se douter un seul instant qu'un chat avide de proies, surtout en cette saison, allait lui tomber dessus. Plus que 3 pas. La proie avait cessé de grignoter. Quelque chose faisait bouger les feuilles mortes. Plus que 2 pas. Je commençais à sentir l'odeur de la peur de la proie. Plus qu'1 pas. Un cri strident me fit lever brusquement la tête. Ma proie s'était échappée.

Je pestai violemment contre le chat qui avait poussé se cri, sans pour autant baisser la garde. Si la chose qui avait fait pousser le cri à un chat était toujours dans les parages, il fallait se méfier. Je levai la truffe et me détendis quand je sentis l'odeur de Sacrifice de l'Acier. Tout allait bien. Malgré tout, je sentais une odeur de sang, une odeur métallique qui ne me plaisait pas. Je filais vers la source du cri, sans m'arrêter pour humer l'air.

Lorsque je débouchai dans la clairière où se trouvait Sacrifice de l'Acier, j'aperçus une vipère morte à ses pieds. Je poussai un soupir de soulagement significatif. Étant mon ami, j'aurai été très peinée s'il avait perdu la vie.

« Une vipère t'a attaqué ? Tout va bien ?! »

Le matou cherchait une flaque pour tremper sa patte d'acier dedans. Il ne fallait pas qu'il lèche le venin sinon il en mourrait. Soudain, une voix familière résonna derrière lui.

« Une vipère t'a attaqué ? Tout va bien ?! »

C'était Abîmes du Désespoir qui s'inquiétait, Sacrifice de l'Acier était persuadé que leur chef aurait dut la nommer lieutenant à sa place. En tout cas, il s'était toujours juré que si il mourrait ou si il devenait chef, ce serait elle qui le remplacerait. Il lui lança un regard affectueux pour qu'elle se calme et répondit d'une voix tellement posée qu'on aurait dit un guerrier du clan des Étoiles:

« Oui, merci de t'inquiéter, je n'ai rien. »

Il lui sourit.

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